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11.08.2020

Adapter ses installations techniques maintenant? Gagnant-gagnant-gagnant

Certains gaz fluorés très polluants ont leurs jours comptés. Vos systèmes de refroidissement ou de climatisation sont-ils aux normes? Faites le point et engagez-vous avant qu'il ne soit trop tard…

L'enjeu ne cesse de grandir à l'approche des échéances réglementaires menant à la disparition progressive de certains HFC. Des gaz fluorés très polluants et couramment utilisés dans l'industrie du froid. Un défi majeur — avec ses atouts et ses risques — qui touche un très grand nombre de secteurs et d'entreprises: pas seulement les professionnels du "froid", mais aussi l'alimentaire, le pharma, le transport et même l'informatique. Vous? Quoi qu'il en soit: il s'agit d'un véritable projet de transformation et de mise aux normes de vos installations et techniques… qu'il faut lancer dès que possible. Autrement dit? Ne pas attendre la dernière minute pour ne pas vous retrouver sur le fait accompli. Et pour cause: les premières restrictions sont sur le pas de la porte. Le but pour les entreprises est clair: se conformer aux nouvelles normes afin d'anticiper la hausse des prix et la pénurie de main-d'œuvre ou encore d'éviter les sanctions. Mais aussi pour faire un pas supplémentaire sur la voie de la transition durable et de l'efficacité énergétique. À vous de jouer!

Le bâton…

"Commençons par le moins agréable: les entreprises qui ne seront pas en règle devront faire face à des amendes salées", annonce Erik Vanberg, Sustainable business Developer au sein du Sustainable Business Competence Centre (SBCC) de BNP Paribas Fortis. "Mais ce n'est pas tout: si elles conservent des infrastructures non adaptées, les entreprises devront faire face à une hausse importante des dépenses de maintenance. Et pour cause: le prix des HFC non conformes va grimper et le coût de maintien des structures aux anciens standards suivra la même tendance." Un "bâton" financier qui fera mal à toutes les entreprises qui n'auront rien entrepris, mais aussi à celles qui voudront le faire… trop tard. En effet, l'approche des échéances va créer un goulot d'étranglement au niveau de la main-d'œuvre spécialisée. Le bon moment pour faire le point et vous engager est donc… maintenant!

… et la carotte!

Il existe également des avantages non négligeables à anticiper la transformation de vos infrastructures.

  • Concrétisez votre engagement durable

    "De nombreux grands groupes ont misé sur la neutralité carbone à l'horizon 2050", rappelle l'expert du SBCC. "Une tendance et des ambitions qui doivent impérativement se traduire par des actes. D'autant plus que les entreprises cotées sont soumises à l'obligation de présenter un reporting non financier: on y retrouvera tous les efforts menés en matière de durabilité, d'efficacité énergétique, d'émissions de gaz à effet de serre, etc." Nul doute que ce bilan en faveur de la planète sera scruté par toutes les parties prenantes: les consommateurs, vos clients, vos partenaires, les investisseurs ou encore votre banque. D’où l'importance de pouvoir présenter des résultats probants en la matière."Agir sur les frigos et les gaz fluorés, c'est un quick win", explique Erik Vanberg. "En effet, par l'intermédiaire de l'indice GWP, l'entreprise dispose d'un outil efficace pour démontrer clairement son engagement." Pour rappel: le GWP (Global warming potential) est l'indice qui mesure le potentiel de réchauffement climatique d'un gaz par rapport au carbone.

  • Limitez l'impact financier sur votre entreprise

    Comme expliqué plus avant: l'immobilisme pourra vous coûter cher. Mais qu'en est-il du financement d'un projet de transformation de vos installations? "C'est une question qui inquiète forcément l'entreprise soucieuse de se lancer dans l'aventure de nouveaux systèmes aux normes", indique Erik Vanberg. "Mais en réalité cela n'aura pas d'impact sur sa facture globale! Pour s'en convaincre, il faut regarder le projet dans son ensemble: dans une perspective de coût total de possession (TCO pour total cost of ownership)." C'est-à-dire la prise en compte des coûts directs et indirects générés par la possession et l'utilisation de l'installation, notamment la maintenance, facteur clé en la matière.

    Cette "neutralité financière" est entre autres rendue possible grâce à des solutions de financement émergentes, fondées sur les principes de l'économie servicielle. L'objectif? Permettre de se mettre en conformité sans devoir toucher au portefeuille. "Les installations non conformes vont commencer à coûter de plus en plus cher… jusqu'à être interdites. Avec un financement alternatif du type "cooling as a service", l'entreprise peut dès à présent allouer plus efficacement cette enveloppe… sans augmenter sa facture globale! Comment? Grâce à de nouveaux équipements adaptés et un contrat qui garantit un certain niveau de performances énergétiques. L'effort est donc compensé par les diverses économies générées ainsi que par le respect des normes et une meilleure maîtrise des risques." Une formule largement payante sur le long terme…

Vos premiers pas?

Vous l'avez compris: lancez-vous dès aujourd'hui. D'autant plus que les alternatives existent sur le marché et sont parfaitement maîtrisées. "Dans une stratégie de décarbonation, le frigo doit faire partie des premiers leviers à activer", explique l'expert du SBCC. "Au même titre que le recours aux LED, la mise en place de chaudières à haut rendement ou encore l'amélioration de l'isolation de bâtiments". Mais comment faire bouger vos "frigos"? "Il y a d'abord une série d'éléments obligatoires à ne pas négliger. Cela constitue une excellente première piste."

  1. Évitez l'achat de nouveaux équipements non conformes aux normes actuelles et futures;
  2. Mettez en place des systèmes de détection efficaces des fuites afin de contrer l'émission de HFC dans l'air;
  3. Organiser des audits complets de vos installations (performances énergétiques, HFC utilisés, maintenance, etc.)
  4. Tenez un registre relatif à l'ensemble de vos installations.

Une fois ces premières étapes réalisées, votre engagement devra passer par la mise en place d'infrastructures affichant un faible impact environnemental. Gardez en tête que votre parcours sera plus simple si vous êtes bien entouré: votre installateur et votre banquier sont vos deux interlocuteurs clés!

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10.08.2020

Interdiction des HFC: tous concernés!

Les gaz fluorés sont omniprésents dans l'industrie du froid… mais cela ne signifie pas que les nouvelles normes réglementaires ne concernent que les professionnels du "frigo". Que disent vos installations?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les gaz fluorés (F-gases en anglais) concernent la plupart des secteurs… de près ou de loin. Et pas seulement les installateurs. L'évolution du contexte réglementaire des HFC aura donc un impact important pour de nombreuses entreprises. Comment souvent: si vous attendez la dernière minute pour vous adapter aux nouvelles normes, vous risquez d'être pris au piège.

Ils sont… partout!

Les HFC ne sont pas seulement le quotidien des professionnels du "frigo". On retrouve ces gaz fluorés dans de nombreux systèmes et installations: de la climatisation à la réfrigération, en passant par la congélation, les groupes de froid et les pompes à chaleur.

  • Votre entreprise est active dans le verre? La transformation à chaud est l’une des étapes clés de la fabrication… Mais la zone de refroidissement joue un rôle clé.
  • Dans l'agroalimentaire? La chaîne du froid est fondamentale pour assurer en permanence le maintien des aliments réfrigérés ou surgelés à une température donnée. La rupture de la chaîne du froid implique des dommages et des risques importants.
  • Même topo du côté de l'industrie pharmaceutique où la chaîne frigorifique est un enjeu décisif.
  • Ou encore dans le secteur du bâtiment. Lorsque vient le moment de choisir les techniques installées dans les constructions (climatisation, ventilation, chauffage, etc.). D'autant plus que les normes en matière d'efficience énergétique imposent également de nouvelles contraintes aux constructeurs.
  • Mais ce n'est pas tout: les grandes surfaces, les sociétés biotechnologiques ou les acteurs du transport.
  • Sans oublier l'informatique pour réfrigérer les data center…

L'abandon des HFC a commencé…

Vous l'avez compris: la portée de la baisse graduelle de l'utilisation des HFC touche directement ou indirectement un grand nombre de secteurs et d'entreprises. La vôtre est peut-être également visée… Le phase out de ces gaz fluorés est en marche: vous n'y échapperez pas. L'objectif global? Une réduction de 79% des tonnages de HFC mis sur le marché en Europe d'ici 2030 ainsi qu'une baisse de 85% de l'utilisation des types les plus polluants à l'horizon 2036. Mais dans les faits… de nombreux HFC sont déjà bannis dans le domaine du chauffage, de la ventilation, du conditionnement d'air et de la réfrigération (CVCA-R). Raison pour laquelle ce n'est pas un enjeu pour demain, mais bien pour… aujourd'hui. Voici quelques échéances:

  • Les HFC ayant un GWP de plus de 2 500 sont d'ores et déjà interdits;
  • À partir de 2022? Seuls les gaz fluorés avec un GWP inférieur à 150 pourront être utilisés dans les systèmes de réfrigération centralisée à usage commercial (avec une puissance supérieure ou égale à 40 kW);
  • En 2030: tous les HFC avec un GWP supérieur à 150 seront bannis.

Demain? Il sera peut-être trop tard…

Quelles conséquences pèsent sur votre entreprise si vous ne vous prenez pas la question des HFC au sérieux dès maintenant?

  1. Premier impact? La hausse des prix

    Avec la disparition progressive des HFC, on assistera à une pénurie croissante des gaz fluorés actuellement utilisés dans les différents types d'installations. Avec une implication évidente: l'envolée des prix. La maintenance et l'approvisionnement coûteront donc beaucoup plus cher aux entreprises restées coincées dans les anciens standards.

  2. Les sanctions vont suivre

    Les contrôles et les exigences de monitoring vont augmenter pour accompagner la mise en œuvre réglementaire. Sans grande surprise: les amendes risquent donc de pleuvoir pour les entreprises qui hébergeront encore des installations non conformes. Résultat des courses? Toutes les entreprises qui auront repoussé ce chantier jusqu'à la dernière minute voudront s'équiper au même moment… Mais elles feront rapidement face à un la troisième conséquence!

  3. Un engorgement évident… donc prévisible!

    La demande d'installations aux normes va logiquement grimper avec l'approche des échéances. Mais la Belgique connaît déjà une pénurie de main-d'œuvre significative dans le secteur du froid. Et les frigoristes présents sur le marché aujourd'hui ne maîtrisent pas encore tous les gaz "du futur". Si vous attendez 2025 pour prendre un rendez-vous afin d'auditer ou changer vos installations… vous ne trouverez pas de place avant plusieurs mois! Vous ferez alors face à la hausse des coûts et aux sanctions.

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09.08.2020

Les gaz fluorés... jusqu'à 23 000 fois plus polluants que le CO2

Les émissions de dioxyde de carbone sont souvent pointées du doigt comme l'un des responsables du réchauffement climatique. Mais d'autres gaz — très utilisés — sont néfastes pour la planète: les HFC!

Depuis les années 90, les CFC et les HCFC ont progressivement été remplacés par les HFC* (F-gases en anglais) dans de nombreux secteurs. En tête? L'industrie du froid, puisque ces fluides sont essentiels dans le processus de réfrigération. Ces gaz fluorés d'origine synthétique sont composés d'atomes de carbone, de fluor et d'hydrogène et ont connu un grand succès à cause de propriétés très intéressantes: efficacité énergétique supérieure à celle des CFC, inflammabilité modérée, faible toxicité, etc. Autant d'atouts qui ont rendu les HFC incontournables dans de nombreuses applications industrielles. Sans oublier que, contrairement aux CFC, ils n'attaquaient pas directement la couche d'ozone. Mais il y a une ombre au tableau: leur impact sur la planète est loin d'être neutre. Raison pour laquelle ils sont à leur tour sur la sellette!

Dans le viseur? Les HFC à GWP élevé

L'interdiction des hydrocarbures fluorés se concrétise par une diminution progressive des versions les plus polluantes… Et pour cause: il existe de nombreux types de HFC. Chacun avec ses propriétés et ses applications, ainsi qu'un impact distinct sur la planète. Des différences mises en évidence grâce un indice clé: le GWP (global warming potential) ou potentiel de réchauffement global (PRG). Un outil qui permet de mesurer l'influence de ces gaz à effet de serre sur le système climatique, en tenant compte de leurs propriétés radiatives et de leur durée de vie. Cet instrument est construit en comparant le pouvoir réchauffant des HFC par rapport à un kilogramme de CO2, généralement sur une échelle de 100 ans. Ce sont donc les HFC à haut GWP qui sont dans le collimateur et voués à disparaître. Voyons ce que cela donne dans les faits…

Extrêmement polluants

Outre la problématique de la fin de vie des systèmes réfrigérés, les fuites de gaz sont l'un des enjeux environnementaux majeurs en matière de HFC. Prenons l'exemple d'un circuit contenant 100 kg d'un HFC courant. Si chaque année, l'installation laisse filer 5% de gaz fluorés, cela signifie une émission de 5 kg de HFC dans l'atmosphère… C'est une donnée abstraite! Voilà pourquoi l'indice GWP est intéressant: il permet d'utiliser le carbone comme étalon. Et pour cause: les HFC actuels affichent un GWP variant de 4 000 à… 23 000. Autrement dit? Le potentiel néfaste d'un HFC peut être jusqu'à 23 000 fois plus important que celui du CO2. Reprenons notre exemple: si le GWP du gaz fluoré est de 10 000, alors une fuite annuelle de 5 kg correspond à 50 tonnes de dioxyde de carbone relâchées dans l'air… soit l'équivalent d'une voiture faisant près de cinq fois le tour de la Terre! Notons également que, contrairement au CO2, il n'existe aucune solution de compensation ou de captation pour les gaz fluorés.

Une révolution en marche!

La baisse par palier de l'utilisation des HFC pourrait empêcher "jusqu'à 90 milliards de tonnes d'équivalents CO2 à l'horizon 2050", selon des chiffres de l'Institute for Governance and Sustainable Development. Cela reviendrait à éviter 0,1 degré de réchauffement en 2050 et 0,5 degré en 2100. Un effort global qui ne concerne pas que les fabricants d'installations de climatisation ou de réfrigération. Tous les secteurs sont visés et les échéances réglementaires approchent à grands pas! Sans un plan d'action à court terme, vous risquez de vous retrouver dos au mur. Et la pression ne sera pas exclusivement légale… Investisseurs, banques, consommateurs, clients et fournisseurs sont de plus en plus attentifs aux questions environnementales. Les entreprises, qui continueront de "polluer" sans prendre les mesures adéquates, verront petit à petit se fermer de nombreuses portes commerciales et financières. Ne tardez pas à vous mettre aux normes: d'autant plus que les alternatives existent déjà sur le marché!

Les alternatives aux HFC

  1. Le retour aux réfrigérants naturels: l'une des options est le recours à l'ammoniac, au propane, au dioxyde de carbone ou encore à l'isobutane. Des gaz que l'on trouve dans la nature et qui, dans les proportions utilisées dans les systèmes réfrigérants, ont un impact négligeable sur la planète. Mais ils ont également leurs défauts et ne sont pas adaptés à tous les besoins. C'est pourquoi les grands acteurs gaziers commencent à proposer de nouvelles formules.
  2. Une nouvelle génération de HFC: ceux-ci sont évidemment plus "écologiques" et présentent des valeurs de GWP inférieures. On peut ainsi passer d'un facteur polluant de 4 000 à 775 avec ce type de HFC. Mieux? Sans aucun doute. D'autant plus que le calendrier réglementaire actuel les tolère… Mais rien ne dit qu'ils ne seront pas interdits à l'avenir. Ce n'est donc pas la solution la plus optimale à long terme. Au moment de changer vos installations, autant vous diriger directement vers des options plus respectueuses de l'environnement et éviter ainsi le risque d'une future interdiction.
  3. D'autres alternatives chimiques: les HFO (hydrofluoroléfine), par exemple, sont déjà utilisés dans l'industrie automobile. Leur atout majeur? Un GWP très faible: de 2 à 8. Ce qui en fait une solution infiniment moins polluante en cas de fuite. De plus, les HFO sont peu inflammables, assez performants et peu coûteux.

 

*Qu'il s'agisse des hydrocarbures fluorés; des perfluorocarbones (PFC); de l'hexafluorure de soufre (SF6); ou du trifluorure d'azote (NF3).

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06.08.2020

La révolution du "frigo"

Le contexte réglementaire n'a cessé d'évoluer au cours des dernières décennies… Prochaine échéance? La disparition graduelle des gaz fluorés (HFC) polluants et présents dans les systèmes réfrigérés.

Le monde des gaz fluorés est en pleine mutation… Sans entrer dans les considérations trop techniques, ce sont principalement les hydrocarbures fluorés (HFC ou F-gases en anglais) les plus polluants qui sont mis en cause. Néfastes pour l'environnement et présents dans la plupart des installations réfrigérées, ils sont désormais traqués et voués à disparaître progressivement. Une vague de changements réglementaires qui aura un impact considérable sur la plupart des secteurs et des entreprises. Même celles qui pensent ne pas être concernées. Ce calendrier législatif est en marche à l'échelle mondiale et européenne. Même si celui-ci est phasé et étalé dans le temps… les échéances approchent! Une révolution qui doit être préparée pour ne pas être subie. Pour bien comprendre les enjeux en présence? Un coup d'œil dans le rétroviseur…

Le "trou" dans la couche d'ozone

Dans la première moitié du 19e siècle, le refroidissement était généralement réalisé au moyen de gaz naturels, tels que le butane, le propane, l'ammoniac ou encore le CO2. Mais à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les alternatives chimiques ont commencé à s'imposer. En particulier? Les chlorofluorocarbures (CFC) et plus tard les HCFC (hydrochlorofluorocarbone). Grâce à des propriétés intéressantes (ininflammables, stables, inertes et peu coûteux), ils sont devenus la norme dans la plusieurs secteurs industriels (froid, nettoyants industriels, propulseurs, mousses isolantes, etc.). Mais dans les années 80, les scientifiques ont découvert l'impact néfaste des CFC sur la couche d'ozone. Résultat? Le Protocole de Montréal — un accord multilatéral sur l'environnement signé en 1987 — scellait l'engagement des États atour de l'interdiction progressive des CFC (avant les années 2000). Le but: stopper l'appauvrissement de la couche d'ozone. Quelques années plus tard (1992), c'était autour des HCFC d'être pointés du doigt. Ceux-ci (dont le R-22, alors très utilisé en climatisation) ont donc commencé à être éliminés à partir des années 2000.

Des CFC aux HFC: un problème déplacé…

La fin des CFC — celle du Freon-11, entre autres, très présent dans l'industrie du froid — et ensuite des HCFC a permis l'adoption massive des HFC (ou F-gases en anglais). Ces gaz fluorés d'origine synthétique (composés d'atomes de carbone, de fluor et d'hydrogène) se préfiguraient alors comme l'alternative idéale… Des propriétés techniques très proches de celles de CFC, mais avec une efficacité énergétique bien meilleure. De plus, ils semblaient épargner la couche d'ozone. Le problème? On l'ignorait à l'époque, mais ce sont de puissants gaz à effet de serre et leur contribution au réchauffement climatique est "explosive": les HFC seraient jusqu'à 23 000 fois plus polluants que le CO2. La solution aux CFC s'est donc muée en problème et le même sort lui est désormais réservé. Une nouvelle vague d'interdictions réglementaires a été mise en branle pour diminuer l'utilisation de ces gaz fluorés. La suite? La fin progressive des HFC les plus polluants…

De Montréal à Kigali en passant par Kyoto

La première prise de conscience a été concrétisée dans les textes du Protocole de Kyoto, ratifié le 11 décembre 1997. L'accord identifiait les HFC comme des gaz à effet de serre et fixait un objectif: diminuer l'ensemble des émissions d'au moins 5% entre 2008 et 2012 (par rapport aux niveaux de 1999). Une ambition revue à la baisse en 2012… Mais l'accord international de Kigali (octobre 2016) est venu corriger le tir après plus de sept années de négociations. Signé par 69 pays, dont la Belgique, celui-ci se caractérise entre autres par:

  • Un calendrier phasé pour l'arrêt de l'utilisation de ces gaz fluorés;
  • Un régime plus "souple" pour les pays en développement;
  • La possibilité de sanctionner les parties en cas de non-respect des engagements.

Une sortie progressive des HFC les plus polluants…

Le phase out de ces gaz fluorés prévoit donc différents groupes de pays et plusieurs échéances…

  • Les pays développés se sont engagés à réduire leur consommation de 10% avant 2019 (par rapport aux niveaux de 2011-2013). La prochaine grande échéance? 2025 et une diminution annoncée de l'usage de HFC de 45%. À l'horizon 2036, la baisse devra atteindre les 85%.
  • Les pays en voie de développement — dont le premier producteur mondial de HFC (la Chine), les États africains et sud-américains — n'entameront leur transition qu'à partir de 2024, avec un objectif à hauteur de 80% pour 2045.
  • Un troisième groupe comprend l'Inde, le Pakistan, l'Iran, l'Irak et les pays du Golfe, tous de grands consommateurs de climatisation. Leur calendrier démarre en 2028 et vise une baisse globale de 85% pour 2047.

L'UE a emboîté le pas: horizon 2030

La disparition des gaz HFC est forcément devenue une priorité pour l'Union européenne, engagée dans la lutte contre le réchauffement planétaire. Une directive stipulait déjà l’interdiction progressive (entre 2011 et 2017) de certains gaz fluorés dans les nouveaux systèmes de climatisation automobile. Un souhait renforcé en 2015 à travers un texte qui prévoit une réduction de 79% des tonnages de HFC mis sur le marché européen en 2030 (par rapport à 2 015). Voilà pour les contraintes globales… Mais les textes réglementaires sont évidemment plus détaillés et certains HFC courants seront déjà bannis cette année ou dès 2022. Raison pour laquelle vous avez intérêt à vous pencher sur la question au plus tôt!

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04.08.2020

3 étapes pour optimiser la performance énergétique de votre bâtiment

Le contexte réglementaire pousse les acteurs du secteur de la construction à se réinventer. Et pour cause : les nouvelles bâtisses doivent être zéro énergie… dès aujourd’hui. Et demain ?

À l’horizon 2030, l’Union européenne imposera le bâti passif. Cette évolution ne sera pas sans conséquence et pousse inévitablement les entreprises à s’adapter le plus rapidement possible. Pourquoi ? D’abord pour des raisons évidentes de gains de performance énergétique et d’engagement durable. Mais aussi pour des raisons financières. Et pour cause: la valeur des édifices non conformes aura tendance à baisser progressivement sur le marché. Une construction qui ne respecte pas les normes verra ainsi chuter son prix, puisqu’il faudra tenir compte du coût de mise en conformité. Autre motivation pour l’action ? Si vous attendez la "dernière minute" pour transformer votre patrimoine immobilier… vous courrez le risque de ne pas trouver, le moment venu, les ressources nécessaires pour mener au bout vos travaux. Un retard accumulé qui pourra coûter cher en sanctions.

Agir dès maintenant est donc essentiel… Mais quelles sont les étapes pour s’engager dans ce projet ?

1. Le diagnostic : point de départ

C’est la première et indispensable étape : réaliser un audit précis. Soit en profitant de vos ressources internes existantes, soit en sollicitant le concours de consultants en énergie. "L’objectif de ce check-up est clair : fournir à l’entreprise une vision limpide sur la "vie" énergétique du bâtiment. Comment les installations techniques fonctionnent-elles ? Que consomment la structure sur tous les points clés ?", explique Quentin Nerincx, Senior advisor Cleantech au sein du Sustainable Business Competence Centre (SBCC). Un premier pas encouragé par les trois Régions par l’intermédiaire d’incitants financiers. Ces primes permettent de couvrir une partie des frais engagés…

En quoi consiste concrètement ce bilan ?

  • Il s’agit d’abord de jauger différents points de consommation : eau, électricité, gaz, systèmes de ventilation, techniques de chauffage, installations réfrigérées, émissions de gaz à effet de serre, etc.;
  • Cette phase peut donner lieu à une campagne de mesurage de quelques mois afin d’obtenir des données encore plus précises;
  • L’objectif est aussi de vérifier les différents réglages et paramétrages de chacun des points de consommation afin d’identifier d’éventuelles pertes ou inefficiences au niveau du fonctionnement;
  • Une fois les résultats récoltés, ils sont comparés à des benchmarks et des standards de consommation afin d’aboutir à un bilan objectif.

2. Un plan de remédiation ? 20% d’économies

À partir de ce diagnostic ? Vous avez les outils nécessaires pour établir un plan d’action pour intervenir sur les points identifiés. "Cette seule démarche peut conduire à des économies énergétiques de l’ordre de 20%", affirme l’expert du SBCC. Et pour cause, ces deux étapes permettent de prendre rapidement conscience de dysfonctionnements "évidents" : comme des installations qui tournent la nuit alors que ce n’est pas nécessaire ou des pertes non identifiées jusqu’alors.

Le plan de remédiation impose une décision stratégique importante : allez-vous vous lancer seul dans ce projet ou accompagné par des experts ?

  • La première option signifie que vous gérez vous-mêmes des appels d’offres, le choix des partenaires, l’obtention des financements, etc. L’approche individuelle dispose d’un atout évident : cela coûte moins cher… en théorie ! A contrario, cette décision est très gourmande en temps et en ressources internes.
  • Le choix de l’externalisation est la seconde voie : vous confiez la mission à des professionnels. Le projet peut alors prendre plusieurs formes, mais il peut par exemple se concrétiser par la signature d’un contrat de performance énergétique. Une approche innovante qui offre des garanties sans devoir investir massivement. Cette décision stratégique à l’avantage de vous permettre de rester concentré sur votre cœur de métier…

3. Adoptez la "bonne attitude"

Vous l’avez compris : il ne faut pas se lancer à l’aveugle dans un projet de rénovation énergétique. La troisième étape va dans ce sens : disposez-vous du cadre adéquat pour faire de ce processus une réussite ?

  • Vision à long terme : L’engagement de l’entreprise doit absolument se traduire par une gestion en bon père de famille. "Cela signifie qu’il faut adopter une attitude responsable ainsi qu’une vision stratégique de long terme de son patrimoine immobilier", affirme Quentin Nerincx. En effet, la rénovation énergétique de vos bâtiments doit prendre en compte une série de facteurs qui ont un impact sur votre démarche. Par exemple : quel est l’horizon d’occupation du bâtiment ? Comment va-t-il vivre dans 10 ou 15 ans ?
  • Approche globale : Des LED cette année; dans deux ans, des panneaux solaires; et plus tard encore le système de chauffage ? Un projet fragmenté de la sorte n’a pas que du bon. "Les entreprises sont parfois tentées de saucissonner les travaux plutôt que de se lancer dans une transformation profonde et holistique. Souvent pour des questions financières légitimes ou alors à cause de la complexité d’un tel projet global de rénovation énergétique... Mais ce lissage n’est pas forcément une bonne idée", explique Quentin Nerincx. Imaginons que vous changiez vos châssis aujourd’hui et l’isolation murale dans le futur. Encore faut-il que le premier projet tienne compte du second : dans le cas contraire, il faudra retoucher aux châssis… et payer deux fois ! Un déficit de rentabilité évitable.
  • Last but not least : vous l’avez compris, il est fondamental d’approcher la performance énergétique de vos bâtiments de forme globale et intégrée plutôt que progressive. Quitte à renoncer à des quickwins… Cette démarche permet en outre d’associer plus efficacement les différentes techniques du bâtiment. Vous aurez une meilleure maîtrise et une vision plus claire sur les interactions entre les techniques. Un fonctionnement holistique plus cohérent et performant.
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