Les industriels du secteur automobile s’intéressent de près à la blockchain. Les applications potentielles sont très diverses et dépassent le champ d’action des seuls constructeurs et équipementiers.

BMW, Bosch, Ford, General Motors, le groupe Renault, etc. : ils étaient 36 partenaires à annoncer le 2 mai dernier la création du consortium MOBI, acronyme de Mobility Open Blockchain Initiative. Ce consortium regroupe essentiellement les constructeurs et leurs équipementiers ainsi que des experts de la blockchain. Objectif : réfléchir aux applications de cette technologie dans l'automobile. Dirigé par Chris Ballinger, ancien directeur des services mobiles du Toyota Research Institute, ce consortium va réfléchir aux blockchains de l'automobile sous plusieurs angles : « MOBI doit travailler sur des standards cross-industries pour l'automobile » explique Sébastien Henot, Manager of Business Innovation à la cellule innovation de Renault, dans la Silicon Valley. « Imaginons que, demain, un nouvel entrant veuille proposer un service distribué sur des blockchains. Au lieu de devoir contacter chaque constructeur il lui suffira de s'appuyer sur ces standards pour que son service fonctionnent sur tous les véhicules. » Outre ces standards techniques, les constructeurs se regroupent afin de partager les cas d’usage ainsi que les business models, car l’objectif est bien de créer des écosystèmes économiques. « Tout le monde a travaillé sur le passeport digital du véhicule. Mais d'autres constructeurs ont pu imaginer des cas d'usage intéressants. Alimenter le travail sur les standards demande aussi d'avoir une réflexion plus large sur les cas d'utilisations » ajoute le responsable.
La blockchain, un outil pour reprendre la main sur les GAFA
Alors que l'industrie automobile est généralement un secteur où chaque constructeur innove indépendamment de ses concurrents pour en tirer un avantage compétitif, sur la blockchain, le mot d'ordre est de se regrouper en consortium. Il s’agit notamment de contrer les GAFA. Sébastien Henot souligne : « MOBI se veut être un écosystème ouvert et fondamentalement décentralisé. C'est un moyen d'adresser cet écosystème de manière groupée. Traditionnellement, les OEM [NDLR : constructeurs automobiles] développent leurs solutions technologiques chacun de leur côté, or des IBM, Google ou Apple proposent des solutions technologiques transversales qui prennent le pas sur les constructeurs. » Certains vont plus loin et estiment que le caractère fondamentalement décentralisé des blockchains en fait l'alternative aux modèles qui ont émergé jusqu'ici sur Internet et qui évoluent systématiquement vers la création de monopoles mondiaux. « Si demain Google ou Apple veulent que les constructeurs utilisent leurs blockchains, ils s’arrangeront pour devenir propriétaires de l'autoroute dont ils nous feront payer le péage. C'est exactement ce qui se passe depuis des années sur l'infotainment où ce sont eux qui détiennent aujourd’hui la valeur » résume Sébastien Henot. Lorsque ses groupes de travail seront formés, MOBI va travailler à la mise en place de blockchains contrôlées par les constructeurs. En effet, si d'autres acteurs techniques comme IBM participent aux travaux du consortium, seuls les OEM auront un pouvoir décisionnaire.
« Si demain Google ou Apple veulent que les constructeurs utilisent leurs blockchains, ils s’arrangeront pour devenir propriétaires de l'autoroute dont ils nous feront payer le péage », Sébastien Henot.
Les premiers cas d'utilisationen cours de test
Si ces constructeurs, qui représentent 70% de la production automobile mondiale, s’intéressent aujourd’hui à la Blockchain et ont souhaité se regrouper dans MOBI, c’est que les premiers cas d'utilisation sont en train d'apparaître et qu'il est désormais temps de coordonner leurs efforts. Parmi les premières initiatives figurent celles du Toyota Research Institute qui présentait l'an dernier lors de la conférence Consensus 2017 ses premiers "proofs of concept". Des démonstrateurs développés avec Oaken Innovations, une start-up qui fait aujourd’hui partie des membres fondateurs de MOBI. Les partenaires ont créé un système d'ouverture du véhicule par application mobile sécurisée au moyen d’une blockchain Ethereum. Cette architecture a aussi été mise en œuvre afin que le paiement des péages routiers puisse être effectué directement par le véhicule, sans recours à un opérateur de paiement.
Autre pionnier des applications blockchain dans le véhicule, Porsche qui, l'an dernier, a organisé un concours pour start-upsur ce thème. C'est l’équipe de la start-up XAIN qui s’est distinguée parmi la centaine de participants de cette compétition, et qui a pu expérimenter pendant 3 mois des applications blockchain auprès de l'industriel de Stuttgart. La start-up berlinoise a ainsi pu équiper une Porsche Panamera de sa technologie de mining et la mettre à profit dans divers cas d'usage. Ainsi, la blockchain a été utilisée pour stocker la position et les paramètres de fonctionnement de la voiture. Pour rehausser le niveau de protection du véhicule, la start-up a aussi créé une application de verrouillage/déverrouillage des portières reposant sur la blockchain. La technologie offline mise au point par la start-up a permis d’abaisser à 1,6 seconde le délai d’authentification préalable à l’ouverture du véhicule. Pour ce type d’application, une blockchain simplifie le partage de cette clé digitale entre les utilisateurs d’un service d'autopartage ou le site d’e-commerce qui voudrait effectuer des livraisons dans le coffre d’un véhicule.
Parmi les futures applications imaginées par Porsche, figure la recharge de ses futurs véhicules électriques via les « Smart Contracts », ces petites applications hébergées et exécutées dans la blockchain. Uwe Michael, Vice Président des systèmes électriques et électroniques de Porsche a ainsi déclaré : « Cette technologie moderne va faciliter notre offensive dans l'électromobilité, notamment grâce à une authentification à la fois plus rapide, simple et sûre aux bornes de recharge et du paiement. » Outre ces quelques projets rendus publics, de nombreuses autres applications sont à l'étude chez les constructeurs et leurs partenaires. Le communiqué de lancement de MOBI évoque ainsi 7 grands cas d'usage, parmi lesquels la supply chain pour le suivi des pièces de la voiture sur toute sa durée de vie, le paiement, le partage de véhicule, etc.
Un carnet d'entretien "blockchainisé" par l'IRT SystemX
A la base de toutes les applications futures, l'identité numérique du véhicule sera la clé. « Demain, chaque voiture aura son identité digitale sur la blockchain avec le numéro du constructeur, le type de véhicule, sa couleur, sa date de sortie d'usine, etc." explique Sébastien Henot. « Disposer de ces informations dans la blockchain permettra l'émergence d'un écosystème ouvert. Des acteurs tels que Speedy, Carrefour pourront proposer des services dans cette blockchain dès que leur clé aura été validée. S'il fait partie de cet écosystème, un nouvel acteur pourra lui-aussi ajouter des informations sur la réparation qui a été réalisée, par exemple. Ce type d’approche ne fonctionne que s'il y a un standard et que si ces acteurs tiers n'ont pas à utiliser un système pour Renault, un autre pour Peugeot, un troisième pour Audi, etc. »
« Demain, chaque voiture aura son identité digitale sur la blockchain avec le numéro du constructeur, le type de véhicule, sa couleur, sa date de sortie d'usine, etc », Sébastien Henot.
Cette notion de carnet d'entretien stocké dans la blockchain est l'un des projets sur lequel travaillent les ingénieurs/chercheurs de l'IRT SystemX. Ce projet fédère un large écosystème d'acteurs français puisqu'on y trouve un constructeur, le groupe PSA, les assureurs français via Covéa et plus récemment IMA, une société d'assistance routière. « Quand nous avons été sollicités par l’IRT SystemX il y a un peu plus de 2 ans pour travailler sur la blockchain, nous avions une certaine perplexité vis-à-vis de cette technologie. Nous nous sommes tournés vers notre DSI qui l’avait effectivement jugée intéressante » explique Aldric Loyer, responsable de l’équipe innovation en charge des infrastructures électroniques et du véhicule connecté du groupe PSA. Outre l'opportunité de travailler avec des chercheurs de pointe sur la blockchain et monter en compétence dans ce domaine porteur d'avenir pour l'industrie automobile, PSA y a vu le moyen de créer un consortium avant même que MOBI n'existe : « Quand on parle blockchain, on parle d’infrastructures distribuées dont le véritable intérêt est de mettre en place un consortium et d’adresser l’ensemble des partenaires d’un écosystème. Ce qui nous intéresse dans ce consortium avec l’IRT SystemX, c'est que s'il est plus modeste en termes de nombre de participants que MOBI, il est plus vaste en termes de secteurs puisqu’on y retrouve l’assurance, l’énergie, la logistique, ce qui va permettre de travailler sur des cas d’usage qui iront au-delà du seul périmètre automobile. » A la création du consortium, la digitalisation du carnet d’entretien est apparue comme le projet le plus pertinent, notamment afin de lever la méfiance de l’acheteur d’un véhicule d'occasion quant à l'état du véhicule. Infalsifiable, un carnet d'entretien hébergé dans une blockchain permet de faire toute la clarté sur l'entretien réel du véhicule, mais permet aussi de partager bien plus facilement l'information entre les acteurs du secteur.
C'est l'atout majeur qui a poussé Aldric Loyer à initier ce projet avec SystemX : « Nous avions déjà digitalisé le carnet d'entretien sur smartphone, mais celui-ci est spécifique à PSA et ne peut être mis à jour que lorsque le propriétaire du véhicule fait ses révisions dans le réseau PSA. Cette approche est trop limitée car le client veut disposer d’un choix plus large. La blockchain permet de mettre en place un système partagé entre partenaires, voire concurrents, qui peuvent avoir des intérêts divergents : c’est une promesse de transparence et de transversalité. »
Cette transversalité a intéressé Covéa (MAAF, MMA et GMF) notamment afin de traiter la problématique des véhicules accidentés déclarés en tant qu'épaves par les experts : " Parfois, des véhicules sont remis en circulation et entrainent des accidents mortels. Il est donc important de pouvoir tracer ces ’voitures épaves’ et s’assurer qu’elles ne reviennent pas sur le marché" explique Bruno Garçon, en charge du projet blockchain chez Covéa. "Avec une blockchain, nous pourrons certifier le rapport de l’expert,acter le transfert de propriété du véhicule à l’assureur et puis, certifier que l’épaviste a détruit le véhicule." Tout comme pour son partenaire PSA, Covéa souligne l'intérêt numéro 1 de la blockchain pour les acteurs du secteur automobile, qui rejoint cette notion d'écosystème : "Du point de vue de l’assureur, nous observons cette digitalisation du monde mais nous sommes dans un existant composé de silos où chacun garde ses données chez lui. Ce que nous souhaitons, c’est faciliter la vie du client, notamment au moment clé où celui-ci change de véhicule. Le changement de voiture et d’assureur est pour nous une opportunité de créer un écosystème de partenaires de natures différentes, au sein duquel nous pourrons disposer d’informations et proposer des services." Reste néanmoins à marier la transparence des transactions sur une blockchain et le besoin de confidentialité de certaines données ; aucun constructeur n'aimerait voir les données relatives aux pannes de ses véhicules accessibles à tous dans une blockchain publique ou même une blockchain de consortium accessible aux concurrents...
La voiture autonome va faire exploser le nombre d'applications blockchain embarquées
Pour l'heure, les premières applications blockchain pour l'automobile n'ont rien de très impressionnant ; Il s'agit essentiellement d'ajouter une couche blockchain pour sécuriser des applications existantes ou bien dématérialiser des documents existants. Néanmoins, les laboratoires d'innovation des constructeurs automobiles étudient déjà des applications et des scénarios d'usage bien plus ambitieux, voire futuristes. Ainsi, ceux-ci imaginent que la voiture autonome de demain pourra non seulement rouler sans conducteur mais qu’elle pourra aussi régler seule son stationnement, ses recharges électriques. "Nous n'en sommes qu'à gratter la surface de ce qui sera possible de faire à l'avenir, tant en termes d'expérience client, que de nouveaux business models" estime Sébastien Henot. "Si demain les véhicules sont autonomes à la conduite, ne devront-ils pas être aussi économiquement autonomes ? Un véhicule pourra gagner de l'argent en effectuant des courses dans la journée, qu’il pourra dépenser de manière autonome en réglant les péages, ses places de parking, ses recharges, ou même en négociant avec d'autres voitures une course à effectuer dans un quartier plus proche de l’une d’entre elles, voire en achetant à un autre véhicule le droit de le doubler !"
« Avec une blockchain ouverte, les tokens sont sur la blockchain et sont publics si bien que n'importe quel nouvel entrant pourra les accepter. Ce, sans nécessairement disposer de l'autorisation du constructeur, si tel est le choix de départ. » Sébastien Henot.
A plus brève échéance, Sébastien Henot imagine la mise en place de systèmes comparables aux "Miles" des compagnies aériennes mais portés par des blockchains. L'idée du responsable de Renault est bien de récompenser le conducteur d'un véhicule, mais selon lui, il faut aller plus loin que Daimler qui a présenté, lors du Mobile World Congres 2018, le MobiCoin, une cryptomonnaie qui vient gratifier l’automobiliste pour son éco-conduite. Les Miles tels que les imagine Sébastien Henot auront une portée plus large : "A la différence des Miles des compagnies aériennes, la blockchain est un écosystème ouvert. Dans un système fermé, la compagnie aérienne doit négocier avec l'ensemble de ses partenaires pour l'utilisation des Miles. Il faut dépenser des ressources pour intégrer les systèmes informatiques entre eux. Avec une blockchain ouverte, les tokens sont sur la blockchain et sont publics si bien que n'importe quel nouvel entrant pourra les accepter, et ce, sans nécessairement disposer de l'autorisation du constructeur, si tel est le choix de départ." Les nouveaux entrants pourront se greffer à cet écosystème à très faible coût. Des exploitants de parkings publics ou de bornes de recharge, ou même des enseignes de la grande distribution, pourront accepter les tokens d'un constructeur automobile pour accorder des discounts ou des services à leurs clients.
Certains imaginent le véhicule électrique de demain totalement intégré à l'infrastructure SmartGrid électrique, stockant l'énergie produite dans la journée, alors que les panneaux solaires produisent le plus, puis restituant l'énergie le matin ou le soir, lorsque la demande est forte, le tout géré par une blockchain. D'autres imaginent les voitures comme des relais mobiles pour la 5G qui pourront se rémunérer sur les accès télécom, etc. L'imagination est au pouvoir mais la technique n'est pas encore au rendez-vous.
Technologie et business model doivent encore mûrir
« L’adoption de la blockchain semble inexorable et on va stocker des données pendant des dizaines d'années. Il y aura un coût associé à la tenue opérationnelle de ces blockchains. Qui va payer ? »
Aldric Loyer.
Officiellement créée en 2008 par le mystérieux Satoshi Nakamoto, la technologie blockchain est encore jeune et les Smart Contracts n'ont ajouté la dimension programmatique qu'en 2014. La technologie a montré sa résilience face aux cyberattaques mais n'est pas encore capable de répondre aux exigences techniques très élevées du monde automobile. Ainsi, Aldric Loyer explique : "La maturité technique de la blockchain n’est pas encore totalement acquise. Nous avions pensé à la blockchain dans les futures voitures autonomes pour certifier à quel moment le véhicule est sous la responsabilité du constructeur et à quel moment il passe sous celle du conducteur. Cette application est contrainte par des problèmes de temps réel fort. Or, les délais induits par la blockchain ne permettent pas d'y faire face."
Les performances actuelles des blockchains posent clairement problème aux industriels. Sébastien Henot pointe certaines des limites des blockchains actuelles : "Nous sommes actuellement limités par le volume de transactions par seconde : sur le bitcoin, un bloc de transactions n'est validé que toutes les 12 minutes, sur Ethereum, c'est un bloc toutes les 30 secondes. Des acteurs promettent d'atteindre les 10 000 transactions par seconde mais c'est encore dans leur roadmap et aujourd'hui ils sont plutôt à 50 transactions/seconde." Des chiffres notoirement insuffisants si on veut mettre en place une supply chain complète sur une blockchain ou embarquer des applications blockchain dans des millions de véhicules.
Autre écueil à résoudre, celui de l'élaboration de business models qui assureront la pérennité de ces blockchains. "L’adoption de la blockchain semble inexorable et on va stocker des données pendant des dizaines d'années. Il y aura un coût associé à la tenue opérationnelle de ces blockchains" explique Aldric Loyer. "Qui va payer ? Quel sera leur business model ?" Les acheteurs de véhicules paieront-ils ces blockchains ou les constructeurs lanceront-ils des ICO (Initial Coin Offering) pour lever les fonds nécessaires à ces investissements ? Tout est à inventer et beaucoup reste encore à faire avant que la voiture connectée et plus encore la voiture autonome ne puissent se passer de la blockchain. Tous les constructeurs automobiles l'ont bien compris et travaillent maintenant sur la technologie.
Source : L’Atelier
02.05.2023
How are we doing when it comes to sustainable mobility?
A recently commissioned survey by BNP Paribas Fortis on mobility found that this remains a major challenge for the coming years. The bank is determined to play its part.
A survey among 2,000 people, and representative of the Belgian population, on mobility shows that the switch to electric driving is slowing. Almost 80% of those surveyed still drive a diesel or petrol vehicle, and more than a third of them have no intention of trading in their cars for a more environmentally friendly model any time soon. And yet almost 50% want to be driving electric by 2029. But before that switch, some hurdles first need to be cleared. According to two-thirds of respondents, the bank needs to take a proactive role in the transition to sustainable mobility.
- Only 10% of cars on the streets today are electric, hybrid or run on hydrogen. Users of these vehicles confirm they are very satisfied. Though most have their own charging station, public charging stations are a bottleneck.
- While fighting climate change remains the main argument for switching, changing mobility habits isn’t so easy. The switch to electric is slow, and more incentives are needed, such as new tax measures, and above all, a commitment from the government. Prices also need to come down. It is clear that the practical issues of driving and charging times mean people hesitate to make the switch.
- As a result, enthusiasm about new mobility initiatives is rather muted. Although, especially in big cities, an app that combines mobility options has good chances of success.
- Mobility and work are strongly linked. One in three people spend at least an hour a day travelling to/from work. It turns out that teleworking is a solution for only 50% of the people, and that the other half of the population don’t have the opportunity to work from home.
- More awareness needs to be created around new mobility. Not everyone is familiar with shared cars, bikes and charging stations yet.
Mobility partner
BNP Paribas Fortis is determined to contribute to more sustainable mobility and be a mobility partner for both professional and private customers. We are doing this by informing audiences of all the advantages of an environmentally friendly switch. And also by offering support through financing, insurance and leasing. Our goal is to provide a global response to tomorrow's mobility needs through innovative services.
02.05.2023
Travelling to work: the rise of cycling!
More and more people are cycling to work. Mobility solutions expert Philippe Kahn explains how and why.

People are changing the way they travel to limit their environmental impact: behaviours are starting to shift, and the use of bicycles is rising, including and especially for travelling to and from work. We spoke to Philippe Kahn, Mobility Solutions Expert at Arval BNP Paribas Group, about these developments.
Two out of three Belgians use soft mobility, mainly bicycles
According to Profacts’ “Mobility Tomorrow & Beyond” survey, two out of three Belgians have adopted soft mobility. "But the biggest change is the increasing use of bicycles for business travel and commuting. People are also using bicycles more on the school or nursery run, facilitated by the arrival of electric cargo bikes on the market," says Kahn.
A favourable regulatory framework
But what are the reasons for the increased use of bicycles for business travel? “Let’s first take a look at how the regulatory framework has changed," says Kahn. "In Belgium, the creation of the federal mobility budget has made alternative ways of travelling attractive for all employees. The budget makes it possible to choose a comfortable company bicycle as part of a tax-friendly salary package. Moreover, this mobility budget can even be used to cover housing costs if you work from home more than half the time or if you live within 10 km of your place of work. So instead of having a company car, people can choose to have a combination of an electric bicycle and a contribution to their housing costs. Furthermore, two measures effective from 1 May 2023 should reinforce this trend: the bicycle allowance for commuting is increasing to €0.27 net per km travelled, and all Belgian employees will be entitled to this allowance. In practical terms, this means that those who choose to cycle for these journeys will be substantially rewarded.”
Investment in public infrastructure is paying off
Another important factor in the increased use of bicycles is the development of road infrastructure.
Philippe Kahn: "One factor that can convince people to cycle to work is the certainty of a safe journey. A few years ago, cycling to work in Brussels, for example, could be dangerous. But today, cycling infrastructure is making these journeys increasingly safe, in particular thanks to the cycle motorways on which only bicycles can travel. Infrastructure investments are now also happening in the rest of Belgium, not just Flanders and its major cities. In recent years, Brussels has undergone significant changes, and things are also starting to move in Wallonia.”
Half of all Belgians live within 15 km of their place of work
Distance from the workplace is also crucial in determining how attractive cycling is. "One in two Belgians lives within 15 km of their workplace, a distance that you can easily cycle," adds Kahn. "Along with the Improved infrastructure, this means that cycling to work is a realistic option for many Belgians. And the €0.27 per kilometre allowance will be an added incentive for them to make the change.”
What is the federal mobility budget?
This scheme allows the budget initially allocated to an employee’s company car to be divided into three pillars within a salary package. These three pillars are:
- a car with no or low CO2 emissions (less than 95 g/km), such as an electric vehicle;
- sustainable means of transport, including cycling, but also in some cases this pillar can also cover housing costs, such as rent or mortgage repayments;
- the balance of the mobility budget, which is paid in cash.
The mobility budget makes it possible, for example, to replace a combustion-powered company car with an electric car and a bicycle, with the same tax-friendly terms for both the employer and the employee.
78% of leased company bicycles are electric
To meet the needs of companies and their staff, Arval is now offering bicycle leasing. This full-service lease covers maintenance, breakdown assistance, insurance and repairs, as is traditionally the case for a car. Philippe Kahn points out some very significant trends in this area: "60% e-bikes and 18% speed pedelecs: in total, 78% of our leased company bikes are electric.
High-end bicycles costing several thousand euros, such as electric cargo bikes, are also highly successful, which is probably due to opportunity: the mobility budget or employer “cafeteria plan” benefits packages are making it possible for people to acquire these bikes. But it may also be a consequence of Belgium’s specific tax regulations: the more expensive the bicycle, the more significant the tax incentive. Another interesting observation is that when a bicycle replaces a car, it’s usually the family’s second car. So we’re not yet seeing any radical replacement of cars by bicycles, but the emergence of the company bicycle is definitely reducing the total number of kilometres travelled by car.”
Digital applications: shifting up a gear
Lastly, Kahn points to another factor that could encourage more people to take up cycling to work. "I think that technology, and in particular digital applications, can make a big difference. We can expect strong growth in the market for apps dedicated to commuting by bike. The business model for on-the-go electric bike rental is already based on a smartphone app. So imagine the success of an application that gives you a safe and bicycle-friendly route for travelling to and from work, and the boost that this could give to this type of travel," concludes Kahn.
17.02.2023
Biomethane from Bois d'Arnelle: Walloon biogas, a link in the energy transition chain
Producing biogas through fermentation of agricultural waste? That is exactly what they do at Biomethane du Bois d'Arnelle, Belgium's largest production facility in Hainaut.
You can spot the three large grey domes and a cone-shaped roof from a distance in the countryside around Frasnes-lez-Gosselies. This is a biogas production unit. It took its creator and CEO, Jérôme Breton, 12 years to complete this project due to the lack of a legal and administrative framework. But today, the unit is operational, producing 70,000 MWh of energy.
Turning food waste into biomethane
"We recycle food waste and agricultural materials, livestock manure, straw, beet leaves, peelings, etc. from farmers in a 15-km radius around the site", says Jérôme Breton. "We work with 100 farmers for whom this represents additional income. In digesters, i.e., concrete tanks that are heated to 40°C, bacteria digest the material and produce biogas, consisting of 45% CO2 and 55% CH4 methane. We recover this biomethane through filtration, before injecting it into the natural gas distribution network. Fermented matter or digestate, a black liquid that is rich in organic matter, which is very nutritious for crops, is spread as a fertiliser in the surrounding region, where it is used to permanently store CO2 in the soil and completely replaces chemical fertilisers."
Unrivalled performance
About 15% of the biogas is converted into electricity and heat, half of which is used for the unit’s own needs. The remaining 85% is purified and transformed into biomethane. Once it has been injected into the grid, this biomethane can be used as fuel or as a raw material for petrochemicals. It can also be used to power turbines, and the heat generated can be recovered, just like in a car engine. “While a cogeneration engine, which produces electricity and heat simultaneously, has a total efficiency of between 40 and 80%, our system allows 99.5% of the biogas produced to be injected into the grid”, the young entrepreneur explains. "The pressure varies in a distribution network. That way, the infrastructure can absorb injections without the need for additional investments to store them."
Growing to valorise
The company also grows maize, beets and cereals to valorise them as biogas: "We made a deliberate choice to grow 600 hectares of energy crops to offer farmers a complementary diversification pathway. This accounts for 30% of our raw materials. These crops are stored to allow us to 'smooth' the inflows into our digesters, which depend on agricultural and food activity, on a seasonal basis."
BNP Paribas Fortis, the only bank with such advanced skills
Jérôme Breton says the project would not have been possible without the support of BNP Paribas Fortis. "We would not have gotten funding if it wasn't for the work of their expert. It is the only bank to have such high-level skills in-house. All the other partners also benefited from the analyses and information that he provided to us! A strong, lasting relationship of trust has developed as a result. In my model, I didn't want to rely on public financing for what I do. At the same time, I wanted to produce at the right prices. We produce and sell our biomethane at 100 euros per megawatt hour, while market prices were close to 350 euros last August."
Entrepreneurial success
At BNP Paribas Fortis, we are particularly proud to be supporting passionate, inspiring entrepreneurs. Because building the entrepreneurship of the future together is also an example of Positive Banking!
15.02.2023
Elessent EMEAI: solutions for cleaner production
Elessent EMEIA is on a mission to make the chemical industry more environmentally friendly and sustainable through innovative methods and cleaner production processes.

"We strive to create cleaner, carbon-free production processes for our customers. Innovation is at the heart of what we do", says Sara Alvarez, Finance Manager at Elessent EMEAI. "We suggest less polluting alternatives to traditional industrial methods, allowing our customers to continue to develop products that are essential to our daily lives while significantly minimising their impact on the environment, particularly in terms of pollutants and CO2 emissions."
4 key technologies
The metals, fertiliser, chemical and refinery industries make up the majority of the company’s customers, with Elessent EMEAI able to deliver complete turnkey production sites. Tjaart Van Der Walt, Director of Elessent EMEAI: "We have four flagship technologies. The first concerns the manufacture of a compound that is widely used in industry, from fertiliser manufacturers to pigment plants, namely sulphuric acid. This is obtained by burning sulphur. We have 90 years of expertise in site design – we have delivered more than a thousand sites – and process and energy recovery. These processes will be key to producing cleaner batteries."
Increased quality and yield
The company also has alkylation technologies (a reaction that is commonly used in organic chemistry) which is used to produce high octane fuels, for more efficient engines. These compounds are valuable for the petrochemical and refinery industries. "We operate at more than 100 alkylation sites around the world", continues Van Der Walt. "And 25 hydrocarbon hydrotreating sites. This is a crucial step in the refining process, during which some elements are removed from the oil. This includes reducing sulphur and nitrogen content to improve stability. Our proprietary soft hydrocracking technology allows us to recover more value from crude oil."
In addition to these processes, which optimise the quality and yield of hydrocarbons, the company also has “wet scrubbing” technologies, which are very effective in fume treatment.
Financial support and real industry expertise
"Our business is growing on a global scale. For our international expansion, we need the constant support of our bank, BNP Paribas Fortis, which, in addition to assisting us with the financial aspects, contributes its in-depth expertise in our industry", Sara Alvarez explains. "This cooperation is crucial in Morocco, Tunisia, India and South Africa, for example. For our long-term investments in these countries, we benefit from our bank’s advice, particularly in terms of resources and guarantees of payment: secured transactions, letters of credit, etc. The same goes for hedging currency risk, which is essential in the context of volatility. This partnership allows us to continue our international expansion."
Entrepreneurial success
At BNP Paribas Fortis, we are particularly proud to be supporting passionate, inspiring entrepreneurs. Because building the entrepreneurship of the future together is also an example of Positive Banking!